priére de nous demander l'autorisation de publier ces informaions et de mettre un lien vers notre site !!! Merci
_Pourquoi
avoir choisi la BD, et pas le cinéma, le dessin animé ou la "littérature"?
Le cinéma implique à la fois beaucoup de gens et bcp d'argent. Deux choses qui
contrariraient notre besoin d'indépendance. BD = deux ou trois personnes+crayons,
pinceaux, gomme, papier et imagination;
_Quels
genres de films et de musiques apréciez-vous le plus? votre réalisateur préféré?
Toutes les musiques, question de circonstance ou d'état d'âme. ce qui compte
c'est l'émotion et l'intérêt du propos. Côté films, Stanley Kubrik parmi bien
d'autres trop nombreux pour être tous cités.
_Pouvez-vous
nous décrire la journée type de deux auteurs de BD?
Lever, activité familiales, voiture, atelier, café et musique pour se réveiller,
lecture, courrier, téléphone, tableà dessin, café, téléphone, miam-miam, lecture,
téléphone, table à dessin, idées, rigolade, courses pour le repas du soir, voiture,
miam-miam, activité familiale (et amoureuse) pipi, popo, dodo.
_Comment
voyez-vous vos 10 prochaines années, professionellement parlant? et celles de
vos séries?
Avec optimisme et enthousiasme. Créer est un remède à beaucoup de maux...rosités.
_Est-ce
que le petit Spirou changera un jour d'auteurs?
On peut supposer qu'il nous survivra, vu son jeune âge...
_Quel
est votre rêve le plus fou, du point de vue de la BD, reprendre Tintin ou Gaston,
ou faire d'une de vos séries la référence ultime?
S'il n'y a pas d'autres choix: option 3
_Avez-vous
lu les derniers marsupilami et le dernier Astérix?
Pas tous...
_Qu'est-ce
qui vous a fait le plus peur à la sortie de Machine qui rêve, la réaction du
public ou de la critique?
Celle du public nous semble la plus importante.
_Pourquoi
avoir sorti cet album en 98, et pas en 88 ou 2008?
Parce que nous étion à la veille de l'an 2000. L'aube d'un certain nombre de
changements inévitables sinon attendus.
_A
tout hasard peut-on avoir des infos sur le 47?
Sept pages terminées. le retour de Zorglub.
_Combien
de versions différentes d'une histoire faites-vous avant de commencer véritablement
un album?
Autant qu'en nécessite notre soucis de respecter le lecteur et notre travail.
Cela dépend d'une idée et de l'enthousiasme qu'elle déclenche. Variable, donc.
_Est-ce
plus dur de dessiner le Spirou nouveau look, que le classique ou le petit Spirou?
Oui, dans la mesure ou ce changement ne peut s'appuyer sur des réflexes bien
rôdés.
_Quel
est l'album de Tome et
Janry que vous aimez-vous le plus? Machine qui rêve. le moins?
Aventure en Australie, parceque depuis nous avons visité et il aurait été conçu
différemment. Notre Spirou préféré? Machine qui rêve. Et "Tu comprendras quand
tu s'ras grand!"
_Pourquoi
sortez-vous plus de petit Spirou, que de Spirou et Fantasio?
Parce que c'est aussi la demande de l'éditeur. La réaction du public est plus
grande.
_De
quel personnage de BD vous sentez-vous le plus proche?
Les nôtres. Ceux que nous avons créés.
_Comment
s'est effectué le partage des tâches: Tome: textes, et Janry: dessins?
Exactement.
_Vous
disputez-vous souvent?
Cela arrive sans être une règle, comme dans tous les "couples" et toutes les
amitiés sans faux-semblants.
_Comment
se manifeste la patte Tome et Janry sur Spirou par rapport à vos predecesseur
?
Une touche d'humour, mêlée d'une touche d'action. Le sens du détail vrai.
Le
personnage que vous avez inventé et dont vous êtes le plus fiers ?
Le descendant de Zorglub dans Le réveil du Z. Le Petit Spirou, Monsieur
mégot. Tante Phlébite.
_Enfin,
comment avez vous pu concevoir une histoire si fantastique que la Vallée des
Bannis (qui est avec luna fatale et machine qui rêve l'album préféré des internautes
ayant répondu à notre sondage)
Il existait deux films sur un thème voisin du duel des
amis-ennemis mais avec des développemets différents: Duel dans le Pacifique
et Enemy Mine. Le reste est une affaire de fantaisie , la faune de la vallée
a servi a préserver au récit son aspect fantaisiste, sinon, on était dans le
"thriller". Avez vous eut des sources d'inspirations ??? Plein. Il faut savoir
les "digérer" pour mieux les transformer. Nous avons également "inspiré" un
film avec Machine qui rêve. Comme il était moyen, nous n'avons pas voulu en
faire trop de publicité: il s'agit de "A l'aube du sixième jour" avec Tonton
Schwarzie. Visionnez et appréciez, le thème, le développement, certains décors.
Scharzenegger intérrogé par des journalistes européens a même admis que le thème
était dans l'air du temps ...et dans les oeuvres de certains auteurs de BD belges.
Un aveu? Allez, sans rancune!
_
Un mot pour vos fans ?
Merci sincère et profond pour votre intérêt. Excusez notre manque de temps.
Il est et doit rester dévolu à ce que nos lecteurs attendent le plus: le prochain
album! Au passage que l'on nous pardonne ausssi l'irrégularité avec laquelle
nous répondons au courrier qui nous est souvent adressé. Un jour, peut-être,
engagerons une secrétaire , mais d'ici-là...il nous faut bien définir des priorités.
Des auteurs se sentent parfois seul dans le silence de la création, c'est bon
de savoir que l'on est ...attendus, compris et appréciés. Cela reste notre raison
de vivre, même si c'est un peu grandiloquentà confesser en public! Amitiés!
Tome.
un grand merci aux 2 artistes ainsi qu'aux éditions Dupuis !!!!
tirée d'un journal de spirou
Philippe
Tome: "On a toujours eu a coeur, depuis qu'on a repris la série, de faire
que dans chaque épisode il y avait quelque chose de plus. C'est vrai que cette
fois-ci, comme s'était à la fois le dessin qui change et l'atmospère du récit
qui est un peu plus dramatique que les autres, effectivement, on peut parler
d'une évolution radicale, ou même petite révolution dans la série, c'est vrai."
Philippe Tome: "Quelque part on nous a fait confiance comme auteurs,
avec la mission de créer. Pour moi, créer, inventer, surprendre, tout ça, c'est
un peu de synonymes. Donc, quand on a possibilité d'inventer, de créer et de
surprendre, on le fait. Cette fois-ci, je crois qu'on a été un peu plus fort;
pas dans le but de s'approprier le personnage, mais surtout pour manifester
une fois de plus que le personnage est bien vivant, qu'on travaille sur un personnage
qui évolue, et pas tellement pour s'approprier d'avantage la série, mais peut
être pour éviter que ne s'installe une routine, qui finirait par nous démotiver."
Philippe Tome: "Pour
pouvoir raconter certaines histoires, et traiter certains sujets, le ton est
important. "Machine qui rêve" par exemple est une histoire qui touche un peu
à la science fiction et qui a besoin pour exister, pour être crédible, d'une
certaine touche de réalisme. On ne pouvait pas s'autoriser un humour loufoque,
on ne pouvait pas s'autoriser du burlesque dans cette épisode-ci, sous peine
de faire apparraître cette action comme une espèce de second degré, ou d'une
parodie."
Philippe Tome: "Un appel à la tolérance, une réflexion sur ce qui fait
un Homme. A quoi reconnait le droit d'homme, de citoyen? D'où vient le respect?
C'est là-dedans, pour celui qui souhaite l'y trouver. Ceux qui souhaitent s'amuser,
se détendre, sans se poser toutes ces questions, y trouveront, je l'espère,
très largement de quoi satisfaire ses envies."
Philippe Tome: "Je crois qu'on va faire le retour de Zorglub dans le
prochain épisode. C'est tellement évident, puisqu'on a redonné un autre style
aux aventures de Spirou et de Fantasio, maintenant ce qu'on va faire, c'est
montrer de quelle manière on arrive à raccrocher cela à la tradition de la série!"
EXCLUSIVITE DE NOTRE PARTENAIRE SPIROUWORLD
Qu'est-ce qui vous
a poussé à faire de la BD ?
Tome: J'avais quatorze ou quinze ans quand ça m'a pris. Là où je passais le
plus clair de mon temps, il n'y avait pas de télévision. Seulement de la lecture
et du sport. Je n'étais ni très sportif ni très sociable. Mais j'avais déjà
un plaisir certain à dessiner, ce qui suscitait l'intérêt de mon entourage.
J'imagine que c'est ce don pour le dessin qui m'a poussé à reproduire des pages
de bédé au début et en créer de nouvelles ensuite. Pour faire une bédé il faut
du papier, un crayon, un feutre. Je ne sais pas si les choses se seraient passées
de la même manière s'il y avait eu la télé. Peut-être que je n'aurais jamais
fait de bédé. ma passion pour la bande dessinée s'est poursuivie jusqu'à rencontrer
d'autres passionnés. Nous avons fini par créer ensemble et c'est devenu un métier
...passionnant.
Janry: C'est ma maman qui m'a forcé! Plus sérieusement: je vivais à l'étranger,
les bandes dessinées constituait un lien avec ma culture d'origine. La télé
nationale ne venait jusque là, par la suite, j'ai connu l'internat lors de mes
études secondaires. Cela s'est confirmé.
-Étant enfants,
lisiez-vous des BD ?
T: Oui. Les magazines Spirou, Tintin. J'étais plutôt "Tintin". C'était l'époque
de Greg qui était à la fois rédacteur en chef et scénariste. Adolescent, il
m'a longtemps servi de modèle.
J: Pareil. Mais je crois que moi j'étais plutôt Pilote avec Gotlib et Achille
Talon.
- Pourquoi avoir
changé le style et le ton humoristique de la série dans le dernier album ?
T&J: Le style traditionnel de Spirou et Fantasio doit beaucoup à Franquin et
à l'école de Marcinelle. Le monde change. La bédé aussi. Peut-être faut-il avoir
de temps en temps le courage de faire évoluer les choses plutôt que de regarder
en arrière, si prestigieux que soit le passé.
- Reverrons-nous
Luna, Vito, Sophie et l'androïde de spirou dans de prochains albums ?
T&J: Tous les personnages importants de la série sont amenésà revenir un jour
lorsque le scénario le justifie. Pour le moment, l'avenir reste à écrire.
- Quel est ou
quels sont vos personnages préférés de la série ? Pourquoi ?
T&J: Pas un en particulier, chacun à son ou ses moments de gloire, un scénariste
retient plutôt des scènes ou des dialogues. Un dessinateur une expression ou
un mouvement réussi Et donne un peu de lui-même dans chaque personnage.
- Quel est votre
album ou vos albums préféré(s) de toute la série ? Pourquoi?
T&J: Le plus récent. Justement parce qu'il constitue une évolution que tout
le monde a noté. Avec les série "mythiques", je l'ai déjà dit ailleurs, le risque
c'est l'enlisement, l'absence de surprise, de renouvellement.
- Combien d'albums
sont prévus pour le moment ?
T: Un seul, le prochain.
- Combien de temps
mettez-vous à faire une planche ?
J: Entre quatre jours et ...beaucoup plus. Ce sont souvent les premières pages
qui prennent le plus de temps.
- Est-ce que votre
inspiration est basée sur l'actualité ?
T: Cela arrive, mais l'actualité ce n'est pas seulement le 20 heures. Cela peut
être les voyages qui donnent à notre perception du monde une réalité que ne
traduit que rarement la synthèse qu'en donnent les média. Il faut être capable
de rechercher l'actualité qui s'harmonise avec l'esprit de la série ou du projet
que l'ont nourrit
-Êtes-vous aidé
dans les dessins ?
J: Dans le Petit Spirou, nous avons eu la chance de profiter de deux collaborations
précieuses: Bruno GAZZOTTI (Soda) et Dan VERLINDEN qui prépare sa propre série.
Stéphane (Stuf qui dessine Passe-moi-l'ciel dans le magazine Spirou) nous apporte
son immense talent pour la création des couleurs.
- Sur quel format
dessinez-vous ?
J: A3
- Comment s'organisent
vos journées ?
T&J: Dans une sympathique anarchie. C'est plus propice aux découvertes.
-Êtes-vous sensibles
à la critique ? Au fans ?
T&J: Une mauvaise critique (heureusement, elles ont été extrêmement rares) est
toujours décevante. C'est comme un copain qui se détourne en exprimant sa déception
à tout votre entourage. Parfois -et encore une fois, nous avons eu la chance
d'être plutôt épargnés- le commentateur semble conduit par un évident désir
de blesser. Cela peut être d'autant plus violent que la série enregistre un
évident succès public. Comme si derrière le prétexte de conseiller généreusement
le public égaré, on cherchait en fait à soulager une profonde frustration. Comme
s'il fallait compenser trop de compliments jugés immérités ou s'en démarquer
ostensiblement, histoire de prouver sa propre valeur. C'est un métier difficile
et plus ingrat que le nôtre. Nous avons connu un petit éditeur qui, sous couvert
de commenter nos travaux, en profitait pour promouvoir l'album qu'il venait
de produire. Bien sûr, l'article était signé de deux initiales, pour éviter
qu'on fasse trop facilement le lien. Celui-là nous a plutôt inspiré de la compassion.
Mais cela date d'au moins quinze ans. Comme nous ne nous autorisons jamais à
réagir aux critiques bonnes ou mauvaises, profitons-en pour saluer globalement
tout ceux qui font régulièrement l'effort de nous lire ou étudier nos travaux.
Même s'il y en a sans doute quelques-uns pourêtre convaincus qu'il y a moyen
de faire mieux!
- Si vous deviez
passer le flambeau à quelqu'un, à qui ?
T&J: Vraiment aucune idée. C'est une question à poser plutôt à un éditeur!
- Quel est le
succès de la série "Spirou et Fantasio" ?
T&J: Plus de 160.000 exemplaires à chaque nouveauté. Des millions d'albums vendus.
Plusieurs adaptations télé, plusieurs générations de lecteurs depuis 1938, quelques-un
des plus grands auteurs pour l'animer. Le génie associé de Franquin et Greg
sur plusieurs épisodes. Un personnage tellement populaire qu'il est devenu une
sorte de "patrimoine" appartenant aux lecteurs. Un symbole de la Bédé européenne,
pas loin de Tintin, Astérix ou Lucky Luke.
- En toute indiscrétion,
est-ce que nous pourrions avoir des informations sur le nouvel album ?
T&J: En toute indiscrétion, non! Désolé, mais ce n'est pas dans nos habitudes.
Tout ce qui pouvait être dit sur le sujet l'a déjà été ailleurs.
- Quel(s) conseil(s)
donneriez-vous aux jeunes qui veulent se lancer dans la BD ?
T: Commencer très jeune, le succès prend du temps. Travailler dur, avec Passion.
(Sans passion, c'est l'échec assuré). Ne rien publier qu'on ne lirait pas soi-même
avec plaisir. Avoir le respect du lecteur. Lire plutôt que de consommer la télé.
Quitte à s'inspirer, partir du cinéma. Si le succès est au rendez-vous, durer.
Cette profession est devenue comme beaucoup d'autres dans le domaine artistique,
le cimetière de beaucoup trop de succès sans lendemain. Quand elle se présente,
saluer la chance avec humilité.
- Est-ce qu'il
y a un site internet sur la série de prévu ?
T&J: Pas à notre connaissance.
- Pour les fans
voulant vous rencontrer, faites-vous des salons de la BD, ou des séances de
dédicaces,... ? (en Belgique, en France ou ailleurs)
T: C'est extrêmement rare. Mais nous sommes heureux que des passionnés suivent
nos travaux avec intérêt. Les festivals et les séances de dédicaces offrent
un aspect sympathique mais déformé de la profession. La vraie rencontre se fait
plutôt au moment la lecture.
- Je vous remercie
encore pour cette interview et longue vie à vous et à la série...
T&J: Merci, longue vie au site et un clin d'œil à tous ses visiteurs.
merci à Peb de spirouworld